Communiqué N°1 19 mars 2020 à 12h53
FO vote contre la mise en œuvre de l’activité partielle.
12h53, le CSE vient de se finir dans des conditions extrêmement particulières. Pour la première fois, il se tenait en visio-conférence comme conséquence du confinement généralisé.
Résultat de la crise sanitaire et de la crise économique liés à la pandémie du COVID-19, la direction a imposé le recours à l’activité partielle pour 80 % des salariés à partir du lundi 23 mars et la demande de la direction envisage “une durée de 6 mois”.
Nous comprenons les agents qui peuvent penser que le recours à l’activité partielle est peut-être le moyen de se préserver et de se protéger à défaut d’avoir les moyens de prévention immédiat qui ne sont pas mis en œuvre : gant, masque, désinfection, lieux de travail trop étroit pour respecter les préconisations des 1 mètres de distance.
Néanmoins, FO a voté contre notamment parce que la direction a refusé de répondre aux revendications élémentaires
Fermeture des installations : Lesquelles ? Le terminal 2 d’Orly a été fermé mardi dernier et la direction ferme en ce moment Orly 1. La direction n’exclut pas de fermer la totalité d’Orly pour concentrer le peu de trafic sur Roissy.
Pour Roissy, le terminal 3 sera fermé avant lundi prochain ainsi que le hall M et le terminal 2G. La direction envisagerait de concentrer l’activité sur une partie du terminal 2E, une péninsule du 2F et le terminal 2B à partir de la semaine prochaine. La direction envisage la fermeture des bâtiments annexe.
Maintien des emplois et des rémunérations ? La direction explique que le recours à l’activité partielle est pour éviter les licenciements. S’agissant de la rémunération, le document indique que l’indemnité versée au salarié sera égale à 70% de sa rémunération brut horaire soit 81% de sa rémunération nette.
La direction a précisé que la paie du mois de mars serait payée normalement.
FO – ainsi que d’autre organisations syndicales – a revendiqué le paiement du différentiel par ADP afin de garantir la totalité de la rémunération. La direction a refusé. Pendant la période d’activité partielle, fin du paiement des primes de sujétion, des Indemnités kilométriques, et autres éléments de rémunération.
Seul gain obtenu au cours de cette réunion et le maintien du SUFA et du COFA à hauteur de 80% et la possibilité de rachat de CET.
Une réunion aura lieu ce jour à 15h30 avec la direction pour rentrer dans le détail de l’aspect rémunération.
Dividende et actionnariat ? L’État – actionnaire majoritaire – a demandé le report du versement des dividendes. Mais les actionnaires minoritaires toucheront leurs dividendes à savoir Vinci ainsi que Schipoll group, Prédica la compagnie d’assurance du Crédit Agricole, et les investisseurs institutionnels présents dans le capital d’Aéroports de Paris, résultat du processus de privatisation d’ADP lancé en 2005.
Notons que le porte-parole de l’actuel gouvernement a indiqué récemment la suspension du processus de privatisation car les conditions du marché n’étaient pas favorables.
Loin d’abandonner son projet de privatisation d’ADP, Macron annonce qu’il le reprendra dès que le cours de bourse sera favorable.
L’actuelle crise démontre une chose : l’urgence de renationaliser ADP et donc d’abroger la loi Pacte. C’est ce que FO a revendiqué. FO se félicite par ailleurs que cette revendication a été porté par les syndicats CFE-CGC, CGT, UNSA SAPAP, CFDT.
Réorganisation du travail ? Attention danger ! FO a revendiqué la suspension de tous les projets de réorganisation en cours. La direction l’a confirmé tout en précisant que « cela n’empêche pas d’y réfléchir ».
Maintien du statut, garanties collectives, mutuelle ? FO a revendiqué des garanties comme quoi aucune disposition statutaire ou garantie collective contenu dans le manuel de gestion fasse l’objet d’une quelconque remise en cause et qu’ils s’appliqueront dès la reprise de l’activité.
FO a obtenu l’accord de principe de la direction.
Par ailleurs, à la demande de FO, la direction a confirmé que la mutuelle serait maintenue dans les mêmes conditions.
Droit à congé : FO a dénoncé la pression exercée sur les personnels pour les obliger à poser leur congé et même à user de leur CET estimant que cette pression était non respectueuse du code du travail. La mesure prise par la direction de laisser les personnels chez eux cette semaine est le résultat du confinement décrété par le gouvernement comme une mesure de prévention de santé publique. Pour FO, en aucun cas, cette préconisation ne peut remettre en cause le droit à congé.
Mesure de prévention : Citant les agents qui doivent notamment prendre les PIF et PARIF et se retrouve dans des situations de potentiel danger car ceux-ci ne sont en rien désinfectés. La mise en œuvre de la distance de sécurité (1 mètre) n’est en rien respectée. D’autres groupes de travail sont dans la même situation.
En faisant référence à notre courrier envoyé début mars sur cette question, FO a indiqué qu’il n’hésitera pas à déposer un droit d’alerte si les moyens de prévention ne sont pas mis en œuvre dans les heures qui viennent.
Dans son explication de vote, FO a repris les éléments revendicatifs exprimés plus haut tout en rappelant un point. Macron appelle à l’union sacrée mais entend nous privatiser. Notre direction appelle à la solidarité avec toutes les parties (actionnaires, salariés).
FO répond : CORONA ou PAS, FO est là. FO poursuivra à porter uniquement les intérêts particuliers des agents.
La solidarité : Oui mais entre salarié et celle-ci peut s’exprimer notamment dans l’action commune pour obtenir satisfaction aux revendications.
Mise à disposition immédiate des moyens préventifs maintien de tous les éléments de rémunération ! Maintien de tous les garanties collectives ! Maintien de tous les emplois !
Renationalisation d’ADP – Abrogation de la loi PACTE !