Une déclaration de guerre contre les agents ADP
le 30 avril 2020 12:00
Ce communiqué vaut pour courrier à la direction et communiqué de presse
Le 21 avril dernier, FO écrivait au DRH (copie PDG) pour demander des garanties écrites du PDG sur la préservation des emplois, et l’absence de « plan de licenciements ou assimilé ».
À ce jour, nous n’avons aucune réponse.
FORCE OUVRIÈRE continuera à porter les revendications des agents, quoiqu’il arrive !
Le 13 mars dernier, le Directeur Général Exécutif (DGE) initiait une réunion avec l’ensemble des syndicats représentés au CSE, réunions devenues ensuite hebdomadaires.
Le 23 avril, lors du CSE, le DRH annonçait la suppression de ces réunions mais il oubliait de mentionner (SIC !!!!) son remplacement par une nouvelle une réunion intitulée : « mesures d’économie », réservée aux syndicats dits représentatifs.
C’était sans compter les nombreux militants qui nous ont informés et transmis l’avis de réunion.
Nous les en remercions.
Suite à nos différentes démarches, le DRH a réactivé ces réunions.
On ne peut que s’en féliciter car plus que jamais les salariés ont des inquiétudes, des demandes, des revendications qui demandent à être porter à la direction. FO continuera à les porter.
Tous les jeudis – et au-delà des CSE – il y aura donc des réunions avec le DRH.
Nous invitons l’ensemble des collègues à nous faire remonter leurs questions, problèmes, revendications. moc.l1695752319iamg@1695752319ereir1695752319vuoec1695752319rof.p1695752319da1695752319 rf.pd1695752319a@yro1695752319f1695752319
Nous ferons le nécessaire pour les porter.
Qu’est ce qui s’est dit dans cette réunion du 23 avril ? (voir encadré)
Le plan d’économie se monterait à 30 millions d’euros qui devrait s’inscrire dans des mesures plus scandaleuses les unes que les autres.
➢ Temps de travail & congés :
La direction envisage :
- De s’en prendre au temps de travail avec la mise à jour du manuel de gestion et le gel des heures supplémentaires et la journée de l’arbre de noël serait travaillée.
- Souhaite supprimer l’attribution des bonifications de congés payés- notamment en obligeant le plus possible de salariés à prendre un maximum de congés pendant la période légale.
- Pire, la direction évoquerait la solidarité des opérationnels pour envisager de cesser d’incrémenter leurs droits à repos (RTT, JSC) pendant la période d’activité partielle, ce qui reviendrait à les payer 35 heures au lieu du temps nominal de leur grille.
➢ Rémunération :
La direction envisage :
- De supprimer la compensation de hausse de la CSG, obtenue par FO, dès juin.
- Les primes de sujétion seraient revues à partir de septembre.
- S’agissant des cadres, la direction s’en prendrait à la rémunération variable pour 2020 en « l’adaptant. »
- Les gratifications exceptionnelles seraient diminuées de 50%.
➢ Indemnités maladies :
La direction envisage de ne plus payer certain(s) jour(s) de carence en cas d’arrêt maladie ce qui occasionnera de fait une baisse de rémunération.
➢ Retraite supplémentaire :
La direction envisagerait la suspension pure et simple du versement des cotisations 2020., alors même qu’elle vient de réformer le système à la baisse.
➢ Emplois :
Le plan impacterait les effectifs : le gel des recrutements des CDI et CDD, et même des stages d’alternants et d’apprentis ; suppression de tout personnel intérimaire, et de toute promotion !
Et comme si cela ne suffisait pas, la direction n’exclut pas un plan de suppression d’emploi. Sous quelle forme ? PSE, PDV ?
Devant une telle offensive contre les salariés d’ADP, Force Ouvrière réaffirme ses revendications et appelle les agents à faire bloc pour défendre nos emplois, nos garanties collectives et statutaires.
La question de l’union est aujourd’hui posée. Dans cette perspective, FO s’adressera aux autres syndicats pour leur proposer l’action commune.
En plus de devoir faire face à la pandémie, les agents devraient-il faire face à une direction qui entend faire économies sur leurs dos, alors que cette même direction envisage de poursuivre le rachat du groupe indien GMR Airport, et a versé aux actionnaires depuis 2006 des sommes considérables ?
Les salariés qui, années après années, ont permis à ADP, par leur travail acharné, par leur productivité toujours plus forte, de développer, de procéder à de nombreuses acquisitions à l’étranger, et de verser de confortables dividendes à des actionnaires toujours plus exigeants n’ont pas à subir un tel plan d’austérité.
NON AU PLAN D’ÉCONOMIE DE 30 MILLIONS D’EUROS
Pour faire face à la situation actuelle de l’entreprise, la direction projette une remise en cause durable de l’organisation du travail, du fonctionnement de l’entreprise et surtout de nos acquis pour les prochaines années. En s’attaquant à nos congés, à l’indemnisation des arrêts maladies (non-paiement de jour(s) de carence, aux avancements, à la réduction ou la suppression de divers avantages acquis… Pour autant, elle n’exclut pas des licenciements, par la suite.
Avant cette crise, dans tous les secteurs les agents souffraient déjà des diminutions d’effectifs engagées par la direction. Comment feront-ils demain avec moins de repos et de congés et comme récompenses des revenus diminués ?
En quoi supprimer un jour de congés- en l’occurrence, la journée de l’arbre de Noël pourrait faire économiser 1 million d’euros ? La réponse coule de source : c’est que le travail fourni par tous les agents ce jours-là, permettrait de supprimer un certain nombre de postes…, d’emplois statutaires, et donc économiserait la masse salariale correspondante.
MAINTIEN DU MANUEL DE GESTION
FO EXIGE LE RESPECT DU STATUT, DANS TOUS SES ELEMENTS !
Le manuel de gestion découle du statut du personnel. La plupart des notes du manuel ont pour but de préciser l’application du statut du personnel.
Maintien de toutes les primes de sujétion, de leur montants et conditions d’octroi :
Les primes de sujétion sont inscrites à l’article 25 du statut du personnel et le manuel de gestion référence 33 primes de sujétion différentes, et en précise le montant et les conditions d’octrois.
Rémunération variable : aucune remise en cause des acquis
La rémunération variable est inscrite à l’article 21 du statut du personnel et une note du manuel de gestion en définit les critères et les capacités exigées. L’adaptation prévue par la direction ne saurait remettre en cause un quelconque acquis des cadres et amplifier la remise en cause des avancements déjà effective.
Maintien de l’article 14 du statut du personnel et de l’ensemble des notes du manuel de gestion associées notamment la journée de l’arbre de Noël
Inscrite au manuel de gestion, la journée Arbre de Noël prévoit que cette journée est traitée comme un jour férié. Les agents qui travaillent peuvent au choix la récupérer ou être payée à 100%.
Maintien des gratifications exceptionnelle à leur montants initiaux
Les gratifications exceptionnelles sont inscrites à l’article 30 du statut du personnel qui précise qu’elles sont faites pour les agents « qui se sont spécialement distingués dans le service par des actes de courage ou de dévouement,
par des efforts ou des résultats exceptionnels, ou par des propositions susceptibles d’améliorer le fonctionnement d’Aéroports de Paris »
Non seulement, les agents ne méritent pas de voir baisser leurs gratifications de moitié mais tous les agents en mériteraient une dans la dernière période.
En revanche, FO déplore que ces gratifications exceptionnelles ne soient trop souvent réservées qu’à certains « privilégiés », lesquels bénéficient déjà de salaires très confortables, voire de variables extravagantes.
FO exige que ces gratifications exceptionnelles retrouvent leur véritable objet : récompenser des services exceptionnels, et soient accessibles à tous les agents, quelles que soient leur catégorie ! Maintien des bonifications prévues à l’article 15 du statut et le prorata défini dans le manuel de gestion
Le droit à la bonification de congés payés est inscrit dans le corps de l’article 15 du statut du personnel allant de « 1 à 7 jours ouvrables au prorata de la durée du congé pris hors de la période 1er mai au 31 octobre ». Le manuel de gestion précise quant à lui le prorata pour :
Les agents en horaire administratif/atelier
Les agents en semi-continu et continu
Ici ou là, FO observe que dans la pratique, certains secteurs « oublient » déjà de créditer dans les compteurs des salariés les bonifications générées par certains congés secondaires.
MAINTIEN DE TOUS LES EMPLOIS
GARANTIE ECRITE DU PDG DE PRESERVER TOUS LES EMPLOIS !
Un certain nombre d’analystes et de spécialistes prédisent que le trafic ne reviendrait pas à son niveau avant bien longtemps… voire jamais ; et que dans les prochaines années, il serait au niveau de celui de l’an 2000. Et alors ? Combien de salariés étions nous alors ?
Il faut remonter à 1993 pour retrouver l’effectif de 6 300 salariés d’Aéroports de Paris ! Certes, la masse salariale occupait une place relative plus importante, mais cela n’empêchait nullement ADP d’investir avec ambition, de développer nos aérogares…. Et nous n’étions pas contraints à des plans d’économies toujours plus exigeants, même lorsque tous les indicateurs étaient, jusqu’au début de 2020, au vert !
Nous l’avons dit, nous l’avons écrit, nous le répétons : FO ADP revendique la renationalisation d’AEROPORTS DE PARIS
MAINTIEN DES ENGAGEMENTS PRIS
« ni détricotage des droits acquis, si licenciements d’aucune sorte »
Le mécanisme dit « d’activité partielle » permet à ADP de faire payer intégralement à l’Etat les indemnités des quelques 80% du personnel en chômage technique total. Or, tout porte à croire que la direction entend maximiser cette « manne financière » :
Les agents en horaire administratif/atelier Les agents en semi-continu et continu |
– en refusant obstinément de compenser le manque à gagner pour les agents, ce alors même que le haut management s’est partout auto-jugé « indispensable », est en télétravail à l’abri de tout risque sanitaire…et n’a renoncé à aucun élément de rémunération ;
– en édictant l’interdiction de poser tout droit à congé ou repos : si les agents pouvaient poser des congés, il faudrait les payer comme des congés, ce qui d’une part génère des cotisations sociales (dépenses en plus), et empêche ADP de toucher l’indemnité d’activité partielle correspondantes (manque à gagner).
– en annulant même le départ en CET de certains agents, préalable à leur mise à la retraite.
On peut se demander quel est l’intérêt à agir ainsi, car lors de leur départ, elle devra payer l’équivalent monétaire du CET. Mais d’une part, pendant toute la durée du chômage partiel avant leur date de départ en retraite, ADP aura encaissé l’indemnité correspondante
Et d’autre part, depuis la réforme du CET, le paiement des jours CET (hors droits antérieurs, bloqués) équivaut à la somme effectivement versée par les salariés… Alors qu’en posant leurs jours CET, ces jours sont tous payés à leur salaire actuel.
En résumé : ADP prétend refuser toute « aide de l’Etat » – (qui reste portant notre actionnaire principal, et pourrait rendre à ADP une partie des dividendes encaissés, année après année), mais maximise les indemnités d’activité partielle versées par l’Etat….
Et projette, en sus, un plan de licenciement qui pourrait prendre la forme « politiquement correcte » d’un plan de départ volontaire : Plusieurs groupes de salariés ont eu communication de ce projet, présenté comme ayant été annoncé par le PDG au « TOP 100 ».
Le syndicat FORCE OUVRIERE d’AEROPORTS DE PARIS affirme avec sa fédération, la FEETS-FO :
» (…) FO combattra et s’opposera à toute forme de licenciements dans les entreprises du secteur aérien. Cette crise ne doit pas être le prétexte, tant attendu par les employeurs, pour supprimer des emplois, augmenter la productivité et revenir sur les droits acquis des salariés. »